EL-Watan
Filali EmbareK Ben Tayeb dit Abdallah
Un hommage à un militant de la première heure
le 24.11.13 | 10h00
Né le 13 septembre 1913 au douar Beni Oulbene, près de Collo, il est assassiné le 24 novembre 1957, à Paris, par les éléments du FLN, précisément de la Fédération de France, pour son appartenance au MNA de Messali Hadj, alors en pleine guerre fratricide qui a fait des centaines de morts.
A l’occasion de l’anniversaire de sa mort, ses amis et sa famille ont tenu à remémorer son parcours pour lever certaines équivoques quant à ses accointances avec le père du mouvement nationaliste algérien, Messali Hadj. L’un de ses neveux, Brahim Filali, déclare : «Lors du rapatriement du corps du chahid en 1977, soit 20 ans après son enterrement, nous avons constaté que sa dépouille était intacte, non décomposée, et ce en présence de plusieurs témoins.» Et d’ajouter: « Lorsque la famille de Fillali a demandé le rapatriement du corps, le Président Houari Boumediene a donné son accord sous réserve d’une discrétion absolue.»
Notre interlocuteur mettra en exergue tous les grands noms de la Révolution qui l’ont accompagné, à l’image de M’hamed Yazid ou encore Bachir Belkacem. Cependant, le plus important reste le rôle qu’il a joué dans une médiation concrète entre le MNA et le FLN pour une action commune et solidaire ; il avait échoué, puisqu’il avait été liquidé. Pourtant, l’historien Harbi ou le docteur Amir reconnaissent dans des contributions, le rôle majeur de Filali, en le citant parmi les premiers combattants, parce qu’il était très proche des membres de l’organisation secrète (l’OS).
N. B.
DKNews
Constantine: Commémoration du centenaire du militant Abdallah Filali
- dimanche 24 novembre 2013 17:07
L’Association pour l’éducation citoyenne de la wilaya de Constantine a commémoré, samedi à la salle Ibn Badis, le centenaire de la naissance du militant nationaliste Mebarek (Abdallah) Filali (1913-1957), en présence de proches, d’universitaires et de chercheurs.
Dans son allocution d’ouverture, M. Mohamed Largueche, secrétaire général de l’association, a mis en exergue l’importance de cette commémoration qui entre dans le cadre d’un cycle de rencontres consacrées à l’étude du patrimoine militant du mouvement national algérien dans ses diverses composantes, politiques, culturelles et associatives.
M. Brahim Filali, représentant de la famille du défunt, cadre des Affaires religieuses à la retraite, a rappelé le parcours d’Embarek Filali, connu en tant que militant sous le nom d’Abdallah. Il a rappelé que ce militant a poursuivi des études coraniques à la zaouia de Sidi Fathallah, au quartier de la vieille ville (Makaad el Hout), dans la classe de Cheikh Abdelhafid El Djennane, figure intellectuelle de Constantine et ami de Cheikh Abdelhamid Ben Badis.
Abdallah Filali a adhéré à l’Etoile nord-africaine et a organisé la visite de Messali Hadj à Constantine, le 19 octobre 1936. En 1937 il est en compagnie d’Areski Kahal, militant de Guenzet (wilaya de Sétif), mort à Serkadji en détention en 1939, pour avoir déposé les statuts du Parti du peuple algérien (PPA), à la préfecture de Nanterre (France).
A partir de cette date, il séjournera à plusieurs reprises dans les prisons colonialistes, à Serkadji, El Harrach, Berrouaghia et Lambèse. Entre 1943 et 1945, il assure la direction du PPA aux côtés de Lamine Debaghine, Ahmed Mezerna, Ahmed Bouda et Omar Khellil.
Abdallah Filali est chargé en 1947 d’organiser la fédération de France du PPA-Mtld. Il organise en 1952 l’évasion de Benbella de la prison de Blida et se charge du transfert de Mohamed Khider et de Hocine Aït Ahmed, responsable de l’Organisation spéciale après la mort de Mohamed Belouizdad en 1952, alors en clandestinité, au Caire (Egypte).
Abdallah Filali qui a participé à l’organisation du congrès d’Hornu (Belgique) du MTLD, après la crise qui a divisé le parti nationaliste, meurt le 24 novembre 1957 à Paris, des suites des affrontements entre le FLN et le MNA.
Les cendres d’Abdallah Filali, enterré en France, ont été transférés à Constantine par sa famille, à l’initiative du défunt président Houari Boumediene. Plusieurs interventions ont été données au cours de cette journée commémorative, par Mountassir Oubatroun, journaliste et auteur de documentaires historiques, notamment «Le 20 août 1955, l’embrasement», le docteur Rabah Bélaid professeur d’histoire à l’universitaire de Batna, et M. Moussa Maariche, professeur de philosophie à l’université de Khenchela, qui a souligné dans sa communication, que «l’étude de l’histoire du mouvement national, dans sa pluralité, est le garant de la construction de la citoyenneté et d’une société civile, adjuvant indispensable à la consolidation de l’Etat de droit».
Pour sa part, Dahmane Nedjar, journaliste et chercheur, a présenté un témoignage de Djanina Messali Benkelfat, fille de Messali Hadj, sur le parcours d’Abdallah Filali, mettant en exergue, en particulier, «l’aventure» des maquis qui ont été organisés à la hâte, en Kabylie et à Djebel Amor, après les massacres du 8 mai 1945. Les participants à cette rencontre, se sont rendus ensuite, au cimetière de Constantine, pour se recueillir devant la tombe de Abdallah Filali.